Qu’il s’agisse d’un jardin d’ornement, d’un potager, les espaces de verdure et de gourmandise sont bien plus que cela. En effet, ce sont là des espaces vivants en perpétuelle évolution où la biodiversité devrait foisonner. En effet, le recours aux produits chimiques – insecticides, herbicides, désherbants, anti-nuisibles ou fongicides – ne permettent pas à la biodiversité de se développer, pire, ces produits nuisent gravement à l’environnement et sont néfastes pour la santé. Les choses vont alors évoluer : janvier 2019 sonnera le glas pour les produits phytosanitaires destinés aux particuliers et ces produits ne seront plus disponibles à la vente. Les jardins se mettront alors au vert. Dès lors, comment composer son jardin afin d’accueillir la biodiversité et avoir un jardin resplendissant de santé ? Éléments de réponse.
Refuges et nichoirs pour la petite faune
Accueillir les insectes
Les insectes dits « auxiliaires » sont des alliés de taille pour tous les jardiniers en herbe. Outre le fait de polliniser les plantes, ils sont des prédateurs redoutables bien plus efficaces que tous les produits du commerce. Les coccinelles viennent à bout d’une invasion de pucerons, les forficules – sous connus sous le nom de perce-oreilles – s’en délectent également par exemple. En fait, certains insectes sont indispensables pour lutter contre les parasites du jardin. Pour autant, il ne s’agit pas de les introduire de manière artificielle, mais plutôt de les attirer dans son jardin et surtout, de les encourager à y rester. Et pour cela, rien de tel qu’une maison à insectes, un gîte destiné aux insectes auxiliaires. Coccinelles, chrysopes, osmies, pemphédrons, carabes, aphidius, syrphes, forficules s’y installeront : la clé pour favoriser la biodiversité et rétablir l’équilibre de la chaîne alimentaire.
L’hôtel à insecte sera alors installé face au soleil et légèrement surélevé par rapport au sol d’une vingtaine de centimètres. La bûche percée pour les abeilles et les guêpes solitaires sera de préférence installée dans un endroit ensoleillé à l’abri de la pluie avec des trous de différents diamètres, de 3 à 16 mm en l’occurrence. Le refuge à bourdons terrestres sera en partie enterré avec une planche surélevée au-dessus pour les protéger de la pluie. Les refuges spécifiques, destinés aux coccinelles et aux chrysopes seront installés au pied d’une haie.
Accueillir le hérisson
Le tas de bois, de bûches est un lieu idéal pour que le hérisson puisse s’y loger. Bien entendu, il convient de prévoir un espace d’environ 45 x 25 centimètres afin de lui faciliter un accès afin qu’il puisse y faire son lit fait de feuilles mortes. Tout comme il convient d’y poser au-dessus une bâche afin de le garder au sec. Ainsi installé, il pourra alors se délecter des coléoptères, des sauterelles, des vers de terre, des limaces, des escargots, des cloportes, des araignées notamment qui envahissent le jardin.
En parallèle, il est également possible de faire un tas de pierres afin de servir d’abris à d’autres habitants du jardin que des insectes, des arthropodes, des reptiles, des petits mammifères et autres amphibiens. Et même des oiseaux dans sa partie haute ! Pour cela, le muret devra mesurer au moins 2 mètres de hauteur pour que le troglodyte, le rouge-gorge ou encore la bergeronnette viennent y nicher et réveiller les habitants du logement de leur chant mélodieux. L’orvet pourra aussi s’y loger et se délecter des escargots qui ravagent les plantations de salade par exemple. Bien entendu, il convient de bannir les joints en terre ou en ciment !
Accueillir les oiseaux
Pour permettre aux oiseaux de faire leur nid et trouver un refuge pour nicher, rien de tel que de poser des nichoirs. À défaut d’avoir un arbre creux, les nichoirs fermés permettent aux oiseaux d’être présents au jardin. Les oiseaux dits « cavernicoles », comme les mésanges, préfèrent les nichoirs fermés. Pour accueillir la mésange bleue, le diamètre du trou doit être de 25 millimètres, pour la charbonnière il doit être de 34. Mieux vaut penser également aux chauves-souris qui débarrassent le jardin des moustiques, mouches très invasives et dérangeantes en été. Pour les aider à trouver refuge, rien de tel qu’un nichoir spécialement conçu installé à l’abri des prédateurs à 2 mètres de hauteur au minimum.
Pendant la période hivernale, pour pallier à la raréfaction de nourriture il est possible de nourrir les oiseaux quand il gèle ou fait froid en installant une mangeoire. Et parce que la présence d’eau dans le jardin est incontournable et que les flaques d’eau peuvent être rares, une petite vasque peu profonde fera le bonheur de nombreux oiseaux.
Espaces différents pour former la base de la chaîne alimentaire
Face à la monotonie que peuvent représenter certaines haies ou espaces fleuries, mieux vaut diversifier les plantations, maintenir des cachettes naturelles, alterner les espaces différents : haie, parterre de fleurs, verger en l’occurrence, qui vont assurer au printemps la nourriture nécessaire pour les insectes pollinisateurs. D’autres astuces permettent aussi de favoriser la biodiversité. L’astuce pour un jardin et un potager resplendissant, en équilibre, c’est de prévoir des zones en jachère avec des plantes sauvages, aromatiques qui favorisent la présence d’insectes butineurs notamment. Il est également possible de semer des engrais verts pour réamender de manière naturelle son jardin. Le fait d’opter pour les plantes compagnes permet aussi de favoriser la biodiversité. Elles peuvent favoriser la croissance de leurs voisines, les inhiber, attirer certains insectes ou en éloigner d’autres. Par exemple, les carottes éloignent la mouche de l’oignon, la sauge éloigne la piéride du chou, le myosotis évite la prolifération du ver du framboisier par exemple.
Pour finir, les astuces ne seraient pas complètes sans évoquer la présence d’un récupérateur d’eau de pluie pour arroser le jardin tout en faisant des économies, d’installer un composteur pour obtenir un engrais « fait maison », mais aussi de pailler ses plantations. Autant d’astuces qui permettent alors de profiter de son jardin de manière naturelle et surtout, en réduisant ses efforts.