Dans un contexte de digitalisation généralisée, l’informatique se trouve au cœur des enjeux. Développeur web, technicien support, chef de projet, maintenancier de réseaux, data scientist… Les métiers à exercer dans le domaine pour satisfaire les besoins et gagner de l’argent sont nombreux. Et plus intéressant encore, ces métiers peuvent s’exercer en freelance. Plus besoin d’être absolument dans une boîte pour faire valoir ses compétences.
Pour les passionnés d’informatique, devenir travailleur indépendant ou consultant est une des meilleures options du moment. Dans ce secteur en croissance, le freelance leur permet d’exercer de façon optimale leur métier tant qu’ils ont les qualités et les compétences requises. Mais, se lancer à son propre compte nécessite des démarches en amont.
Choix du statut légal, logistique à rassembler, choix des lieux de travail, aides à solliciter… Voici les étapes essentielles à franchir pour exercer comme freelance informatique.
Commencez par vous imprégner de la tendance de votre métier
La première chose que doit faire tout candidat au statut de freelance informatique, c’est de s’informer sur le marché en question. Globalement, la freelance sur le secteur informatique attire de nombreux candidats entrepreneurs. En termes de statistiques, ce marché compte plus d’un million de professionnels, et pèse plus de 56 milliards d’euros.
Avec la mise en place du régime de microentreprise qui correspond à plusieurs secteurs d’activité, de nombreux professionnels informatiques sont tentés par le freelance. Très sollicités, les techniciens informatiques sont, en effet, incontournables pour le fonctionnement des entreprises (innovations technologiques, applications mobiles, création des logiciels…).
Choisissez le statut juridique adapté à votre métier
Pour devenir travailleur indépendant dans le secteur IT, vous devez définir votre statut juridique lors de la création de votre entreprise. Sauf en cas de portage salarial, le choix de votre statut détermine l’encadrement que vous souhaitez pour votre activité. Tout dépend de votre projet et de la manière dont vous pensez protéger votre patrimoine.
Il existe plusieurs statuts légaux, chacun ayant ses avantages et ses inconvénients. Il s’agit des statuts suivants :
- Entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) qui ne requiert si capital, ni statuts et protège le patrimoine personnel du freelance ;
- Société par actions simplifiée (SASU) qui est une personne morale dont les dividendes sont épargnés des cotisations sociales ;
- Entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL) qui permettent aux freelances de créer leur société sans associés ;
- Microentreprise qui est la plus populaire chez les freelances. Ses démarches et son régime fiscal sont flexibles bien qu’il limite le chiffre d’affaires (170 000 euros en micro BIC et 70 000 euros en micro BNC).
Réalisez votre business plan
Une autre étape dans le processus qui vous ouvre les portes au freelance IT, c’est l’étude de votre marché et votre business plan. L’étude de marché est nécessaire pour être sûr de la rentabilité de votre projet. Au terme de cette étape, vous allez maîtriser les éléments comme votre cible principale, la cible secondaire, vos forces et faiblesses, vos concurrents indirects et directs, les opportunités et contraintes de votre marché, etc.
Dans votre business plan, vous allez établir une stratégie préalable pour ne pas improviser. Pour devenir freelance informatique, vous devez entre autres :
- Définir vos méthodes de production, vos tarifs et délais d’exécution ;
- Acheter du matériel informatique, et les logiciels pour les travaux à domicile et chez vos clients ;
- Fixer le montant moyen de vos honoraires ;
- Louer de la place sur des serveurs ;
- Prévoir des frais pour la constitution de votre entreprise ;
- Détailler votre stratégie de communication, etc.
Seul votre business plan vous permettra de définir clairement ces éléments.
Explorez les différentes aides auxquelles vous pouvez prétendre
Devenir freelance informatique nécessite un investissement minimum au démarrage que vous n’aurez pas forcément. En tant qu’indépendant, vous devriez explorer les différents types d’aides et subventions disponibles pour vous.
À côté des formes d’accompagnement classique (mentorat, coaching…) proposés par les particuliers et organismes, l’État propose des prêts aux créateurs de jeunes entreprises. En dehors des prêts de la BPI (banque publique d’investissement), vous pouvez solliciter des microcrédits accordés aux freelances par l’ADIE (association pour le droit à l’initiative économique).
En tant que freelance informatique, vous pouvez bénéficier de l’ACCRE (Aide aux chômeurs créant ou reprenant une entreprise). Celle-ci vous donne droit des exonérations partielles ou totales durant les premiers mois de votre activité freelance. N’hésitez pas à vous renseigner sur les subventions accordées par votre collectivité locale.
Autre aide qui pourra vous accompagner dans votre freelance, c’est l’aide à la formation ! Pour gagner en compétences et en crédibilité auprès de votre future clientèle, la formation est essentielle. Si vous avez déjà été salarié, vous avez sûrement un CPF à utiliser pour des formations certifiantes comme les bootcamps en tech. Vous pouvez également explorer les aides pour indépendants comme celles proposées par l’Agefiph.
Informez-vous sur le régime fiscal et social de votre statut de freelance
En tant que travailleur indépendant, vous devez maîtriser le régime fiscal et social qui régit votre statut.
Sur le plan social, vous devez remplir une DSI (Déclaration sociale des indépendants) qui vous soumet au paiement de la CRDS (Contribution au Remboursement de la dette sociale) et la CSG (Contribution sociale généralisée). Deux ans après la création de votre entreprise, vos cotisations sociales seront calculées sur base forfaitaire puis par rapport à un tableau de cotisations en fonction de votre chiffre d’affaires.
Relativement, au régime fiscal, les avantages dépendent de celui dont vous relevez. Puisque vous exercez une activité libérale en freelance, vos services relèvent des BNC (bénéfices non-commerciaux). Ils sont soumis à un abattement fiscal de 34 % appliqué à votre chiffre d’affaires annuel.
Si vous êtes micro-entrepreneur, vous avez la possibilité de choisir de verser l’impôt sur le revenu qui vous permet de déclarer et de payer votre impôt au même moment que vos cotisations sociales. C’est dire en somme que votre fiscalité va varier en fonction de votre statut juridique, de votre chiffre d’affaires réalisé, et de la catégorie de vos bénéfices.
Aménagez votre espace de travail et investissez dans le matériel
Travailler comme freelance informatique vous impose de devoir travailler sur différents projets avec plusieurs clients (entreprises, particuliers) à travers le monde. Que vos missions exigent de passer plus de temps sur le terrain ou sur place, vous avez toujours besoin d’un espace pour gérer votre activité de manière optimale.
Si vous décidez de travailler chez vous (faute de budget conséquent ou du fait des contraintes des missions), vous devez réserver une pièce dédiée au travail dans votre maison ou votre appartement. Si vous disposez de moyens suffisants, vous pouvez opter pour la location d’un bureau à l’extérieur ou d’un espace de coworking à la semaine ou au mois.
L’autre investissement important que vous devez effectuer concerne le matériel de travail. Dans ce secteur dans lequel les innovations technologiques sont permanentes, vous devez vous munir d’un matériel à jour. Le premier d’entre eux, c’est un ordinateur portable doté de bonnes performances (vitesse du processeur, mémoire de stockage, mémoire vive…). Ce PC doit être équipé des logiciels essentiels pour vos activités, d’un terminal à connexion Wi-Fi et d’autres matériels complémentaires.
Engagez votre campagne de communication
Vous avez choisi votre statut juridique, réalisé votre étude de marché, défini votre cible et accompli les autres formalités nécessaires. Peu importe le métier que vous allez exercer comme freelance informatique, vous devez être capable de vendre et de mettre en valeur vos compétences auprès de vos prospects. Pour décrocher les premiers contrats de début d’activité, vous devez engager une phase de prospection.
S’appuyant essentiellement sur le digital, votre stratégie de communication doit être claire et adaptée à votre cible. C’est le principal outil capable d’assurer la promotion de vos produits et services. Pensez à solliciter l’expertise d’une agence spécialisée si vous n’avez pas la fibre commerciale. En faisant appel à un community manager, en créant un site web, en faisant de la publicité en ligne par exemple, vous allez pouvoir vendre vos compétences en tant qu’indépendant. Ces moyens vous permettront par ailleurs d’assurer la veille perpétuelle des évolutions de votre activité.