Du gaz devenu indispensable
Le gaz était jusqu’ici une énergie fossile abondante et extrêmement peu chère. Il est donc devenu indispensable. La consommation mondiale de gaz a d’ailleurs doublé en 30 ans. On l’utilise bien sûr pour se chauffer, mais aussi pour produire de l’électricité et de nombreux secteurs industriels en consomment massivement (agroalimentaire, chimie, sidérurgie…).
La fin de la crise sanitaire et le redémarrage de l’économie mondiale
Si le Covid a mis l’économie mondiale au ralenti en 2020, cette dernière est repartie l’année suivante avec un très grand dynamisme. La demande de gaz s’envole, en particulier en Chine, le 1er importateur mondial. À l’été 2021, les réserves de gaz sont au plus bas, ce qui favorise une hausse des prix.
Producteurs et exportateurs de gaz
La moitié de la production mondiale de gaz est assurée par seulement 5 pays : les États-Unis, la Russie, l’Iran, la Chine et le Canada. Les États-Unis, n’exportent que très peu, consommant l’essentiel de leur production, tout comme la Chine. C’est donc la Russie qui se retrouve premier pays exportateur mondial de gaz, particulièrement vers l’Europe. En 2020, 44 % du gaz consommé en Europe provenait de Russie, 20 % de Norvège et environ 12 % d’Algérie.
Des problèmes à répétition pour la production et l’acheminement du gaz en Europe
Les Pays-Bas, pourtant à la tête d’un gisement de gaz gigantesque, viennent de mettre fin à son exploitation à cause de secousses sismiques à répétition. La principale usine norvégienne de liquéfaction du gaz a dû fermer ses portes durant presque deux ans après un gigantesque incendie en 2020. Quant aux gazoduc NordStream 1 et 2 chargés d’acheminer le gaz russe vers l’Europe et en particulier l’Allemagne, ils ont connu bien des déboires. Autant de problèmes qui ont contribué à la hausse des prix du gaz.
Le gaz, une arme de guerre pour Poutine
Depuis l’offensive lancée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine en février 2022, le gaz est au cœur des tensions. Pour la Russie, il s’agit de faire payer aux Européens leur soutien à l’Ukraine et les sanctions économiques prises à son encontre. Poutine joue donc avec ses atouts, à savoir la dépendance de l’Europe au gaz russe. Son but est de mettre la pression sur les Européens en réduisant les quantités livrées, alors que l’hiver arrive. La Russie est d’ailleurs suspectée par certains d’être à l’origine des sabotages qui ont endommagé en septembre les gazoducs NordStream 1 et 2.
L’Europe redoute des pénuries et des coupures de courant cet hiver. Les citoyens craignent eux de ne pas parvenir à payer leur facture de chauffage. Chaque gouvernement tente de faire face à cette crise de l’énergie : chèques énergie, limitation des prix, mais aussi redémarrage de centrales à charbon particulièrement polluantes.