Pour une raison ou une autre, il peut arriver que le promoteur d'une entreprise décide de céder sa structure. Une telle décision peut être motivée par une envie de départ en retraite, la lassitude, une envie de se lancer dans un autre projet (professionnel ou de vie). Quoi qu'il en soit, la transmission d'une entreprise est un processus qui peut s'avérer complexe. Si vous avez prévu de céder votre structure, sachez que le succès de l'opération repose entièrement sur une bonne organisation. L'opération doit être structurée autour de plusieurs étapes clés que voici.
La préparation de la cession
Après avoir pris la décision de céder votre entreprise, la première des étapes à suivre est de préparer l'opération afin d'optimiser l'attractivité de l'entreprise. Vous devez structurer votre entreprise afin de :
- faire baisser l’intuitu personae,
- développer le chiffre d'affaires,
- équilibrer le portefeuille (clients),
- mettre l'entreprise aux normes.
Vous devez par ailleurs effectuer une optimisation des ratios financiers (principalement ceux qui auront un impact sur la valorisation comme la trésorerie nette, les fonds propres, REX, EBE, Rn et apurement de dette). Il s'agit d'une étape que vous devez nécessairement respecter.
La valorisation de l'entreprise
Dès lors que vous avez décidé de céder votre entreprise, vous vous êtes sans doute fait une idée de ce qu'elle vaut. Cette étape vous permettra de confronter cette estimation à la valeur réelle de la société. Vous devez vous adresser à un expert indépendant pour réaliser cette valorisation. Différentes méthodes de valorisation peuvent être employées : la méthode de rendement, patrimoniale ou de flux futurs.
Une fois la valorisation terminée, vous pourrez avoir une idée du prix grâce auquel le profil, ainsi que les fonds nécessaires à l'acquéreur seront définis. Cela vous permettra également de prendre quelques mesures afin d'effectuer une optimisation de la fiscalité qui sera appliquée aux plus-values de la cession.
Trouver de potentiels repreneurs
Il s'agit ici de trouver des acquéreurs susceptibles de racheter l'entreprise. Il peut s'agir d'un collaborateur, un membre de votre famille, une entreprise (spécialisée dans le même secteur ou dans un domaine connexe), un fonds d'investissement, un family office ou un groupe.
Vous devez établir un profil de l'acquéreur à qui vous souhaitez céder votre structure. En effet, avec certains acquéreurs, il est possible que l'équipe en place soit confrontée à un risque social. Afin d'être sûr que la confidentialité de la cession sera bien préservée, pensez à vous entourer de conseils pouvant vous assurer une discrétion totale sur le projet.
La négociation
La phase de négociation entre le cédant et le reprenant est souvent complexe et longue. En effet, les intérêts et motivations des parties ne sont généralement pas les mêmes. La valeur émotionnelle de l'entreprise pèse souvent du côté du cédant qui recherche un acquéreur en mesure de perpétuer les valeurs de l'entreprise. C'est pourquoi il est recommandé au vendeur de se faire assister par des conseils. Ceux-ci pourront faciliter les négociations tout en veillant à ses intérêts.
Les actes juridiques et audits
Si les négociations se passent bien avec le futur acquéreur de l'entreprise et que vous parvenez à un accord, vous devez réaliser certains actes juridiques. On retrouve parmi ces derniers, la LOI (la lettre d'intention). Il s'agit d'un document à travers lequel le cédant et le repreneur expriment leurs volontés de réaliser l'opération. Ils s'entendent également sur les termes de la vente sans oublier de fixer le prix.
La lettre d'intention est suivie par un autre acte : il s'agit du protocole d'accord qui représente un engagement réciproque à travers lequel l'acheteur et le vendeur s'engagent à effectivement réaliser la vente et l'achat en respectant le prix fixé. Notez que l'engagement réciproque se fait sous réserve de l'élaboration de certaines clauses suspensives. Ce protocole s'accompagne de la GAP (garantie d'Actif-Passif).
Par ailleurs, les audits d'acquisition qui figurent parmi les clauses (suspensives) sont ce qui permettra à l'acquéreur de s'assurer que les informations qui lui ont été communiquées par le vendeur sont exactes. Il en est de même pour les accords de financement du côté l'acheteur.
La présentation du projet aux équipes
Il est impératif que vous informiez vos équipes par rapport à votre projet de cession. D'après la loi Hamon, vous avez l'obligation de le faire au minimum deux mois avant que l'opération ne soit définitive. Vous devez leur exposer les raisons pour lesquelles vous avez décidé de vendre la structure sans oublier de les rassurer par rapport au choix de l'acheteur, ainsi que du devenir de l'entreprise.
L'accompagnement du repreneur
Après la cession de l'entreprise, le cédant travaille pendant une période avec son successeur. Au cours de cette période qualifiée de "règne conjoint", le vendeur passe le relais au repreneur. Le temps que doit durer cette période se négocie au préalable. Notez que pour que la transmission se fasse de la meilleure des façons, l'étape de l'accompagnement est d'une importance capitale. Chacune des informations indispensables au bon fonctionnement de la structure doit être transmise au repreneur.
Vous connaissez à présent les différentes étapes clés pour la cession de votre entreprise. Par ailleurs, avant de vous lancer, il est vivement conseillé de se poser plusieurs questions comme les raisons pour lesquelles vous souhaitez céder l'entreprise. Le moment auquel vous souhaitez céder la structure est aussi une question à laquelle vous devez répondre. Aimeriez-vous effectuer l'opération dans quelques mois ou dans quelques années. Pour finir, demandez-vous également ce que vous souhaitez faire après la cession.